Une stratégie contre-intuitive pour travailler sereinement à domicile

vendredi 29 août 2014 à 10:35
Par Guilain Omont

Résumé : Lorsqu'on travaille depuis chez soi, on a beau se fixer des horaires de travail, cela ne suffit pas forcément pour un équilibre serein entre la vie professionnelle et la vie privée. Guilain Omont propose ici une méthode originale qui s'avère être efficace pour lui.

Il existe d’innombrables articles au sujet de la séparation entre la vie professionnelle et la vie privée. Dans notre société, la frontière devient de plus en plus poreuse, d’autant plus lorsqu’on travaille depuis chez soi et que le travail est intéressant. Selon mon expérience, le plus gros inconvénient est d’en venir à culpabiliser lorsqu’on fait autre chose que travailler.

Certes, il existe une méthode largement adoptée : se fixer un horaire de travail pendant lequel on s’oblige à travailler, et se préserver des moments de repos (le midi, le soir, le week-end, etc.). Quoi de plus logique ?

Pourtant, pour moi, ça ne fonctionne pas. Je n’arrive pas toujours à me mettre au travail pendant les horaires de travail que je me suis fixé, et cela a deux conséquences :

  • je culpabilise à ce moment là de ne pas arriver à respecter une règle que je me suis fixé moi-même
  • en dehors des horaires, je me dis qu’il faudrait mieux que je rattrape ce “temps perdu”

Le résultat final, c’est que je ne me sens pas serein lorsque je ne travaille pas, que ce soit pendant les “horaires” ou en dehors ! Le risque d’empiétement de ma vie professionnelle sur ma vie privée est élevé…

 

Il y a quelques années, j’ai adopté une stratégie qui m’aide bien à résoudre ce problème. Les règles que je me fixe sont maintenant du type : “en dehors de cet horaire, je m’interdis de travailler”. Autrement dit, pendant l’horaire, je ne m'oblige pas à travailler, mais par contre, en dehors de l’horaire, je m'oblige à ne pas travailler. Même si je n’ai pas bien travaillé pendant l’horaire… Même si je suis en retard… etc.

Les deux méthodes ne sont pas aussi proches qu’on pourrait le croire à première vue. Je ne m'oblige jamais à travailler, et je m'oblige parfois à ne pas travailler. Cela m’apporte trois choses :

  • je suis davantage enclin à me mettre au travail, car je sais que je ne pourrai pas rattraper le retard en dépassant de l’horaire
  • je culpabilise moins lorsque je n’arrive pas à travailler pendant l’horaire : certes le travail n’est pas fait, mais au moins je ne déroge pas à une règle que je me suis fixée...
  • et surtout, j’ai des moments où j’ai l’esprit tranquille : les moments où je m’interdis de travailler ! Les soirées avec des amis ou en famille ne sont plus en concurrence avec le travail...

Il est facile d’imaginer pourquoi l’interdiction de travailler est plus facile à respecter que l’obligation de travailler : dans le premier cas, je dois trouver de la motivation pour n'importe quelle activité (pourvu que ce ne soit pas le travail), dans le deuxième cas, pour une seule activité bien précise (le travail)... Ceci dit, en pratique, je constate que l’interdiction de travailler n’est pas facile à respecter non plus. Pour m’aider, j’essaie de remettre en question cet “auto-contrat” le plus régulièrement possible : est-ce que je continue ou est-ce que j'arrête ? Personnellement, je le fais tous les dimanches soir, à un moment où je sais que je raisonne correctement et que je ne subis pas trop la pression du travail. Il est plus facile de respecter un "auto-contrat" que j'ai adopté il y a moins d'une semaine... Et si un dimanche soir, je ne suis pas convaincu que cet “auto-contrat” est vraiment bénéfique pour moi, j’essaie une semaine sans lui, et je vois ce qui se passe… C’est rafraîchissant et cela me permet de me remémorer tous les points positifs de cet “auto-contrat” !

Cette stratégie “contre-intuitive” marche aussi pour planifier des tâches : au lieu de dire “mardi et jeudi, de 10:00 à 12:00, je fais de la prospection téléphonique”, la règle devient “en dehors du mardi et jeudi de 10:00 à 12:00, je m’interdis de faire de la prospection téléphonique”...

Est-ce que cet article s’applique à votre cas ? Est-ce qu’il vous donne des idées ? Quelles stratégies utilisez-vous ?

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