Vers un statut de « salarié autonome » ?

jeudi 2 octobre 2014 à 15:13
Par Guilain Omont

Résumé : L'agent commercial en immobilier peut exercer sa profession sous différents statuts. Aucun n'est véritablement cohérent et satisfaisant. Depuis quelques années, les professionnels de l'immobilier s'intéressent donc de près au portage salarial. Comment le portage salarial peut-il être utilisé par le mandataire ? Quels sont les problèmes qui poussent les plus gros réseaux à ne pas le proposer ? Peut-on imaginer un "statut idéal" et réaliste ?

Ce mois-ci, j'ai choisi de me plonger dans la législation pour mieux comprendre les débats autour du portage salarial pour les agents commerciaux en immobilier. Plusieurs personnes m'en ont parlé ces derniers temps, en bien ou en mal, et j'avais du mal à me faire ma propre opinion. Après une quinzaine d'heures passées à éplucher les textes juridiques, et à discuter avec les uns et les autres, je suis enfin en mesure de faire une synthèse de la situation. J'essaie d'être le plus objectif possible, et de ne pas faire d'erreurs, mais je ne suis pas juriste, et vos commentaires sont précieux...

Le portage salarial est conçu pour les gens qui travaillent de façon indépendante, et qui veulent avoir un statut de salarié. L'idée est simple. Supposons par exemple que j'aie une bonne connaissance du marché des sites de petites annonces, et que je veuille faire du conseil en marketing. Le portage salarial revient à dire : « je trouve des clients (des entreprises qui ont besoin de conseil en marketing), je négocie la réalisation de la prestation avec eux, mais c'est une société de portage qui facture ces clients et qui me reverse l'argent sous forme de fiches de paye ». Pour les clients, ce qui importe, c'est qu'ils reçoivent une facture et ne doivent pas me salarier. Pour moi, deux avantages : je n'ai pas besoin de créer ni de gérer une structure, et j'ai un statut de salarié. Bien sûr, le salaire net n'est pas égal au chiffre d'affaires : la société de portage soustrait sa propre commission, ainsi que les charges patronales et salariales. Via la société de portage, je peux aussi passer mes frais professionnels en charge.

Dans le cas qui nous intéresse ici, le travailleur est le négociateur immobilier. Ce dernier n'a qu'un seul client : le réseau (l'agence immobilière). Imaginons comment le portage pourrait s'organiser...

Première question : le réseau ne « porterait » t-il pas lui même le négociateur (puisqu'il est son seul client) ?

Les contraintes liées au portage salarial sont moins grandes que celles qui sont liées au contrat salarial traditionnel. Notamment, la société de portage n'a pas à s'assurer que le porté ait toujours une mission. Il peut y avoir des périodes entre les missions où le porté ne touche aucun salaire, ou touche un salaire réduit car portant sur moins d'heures que le salaire précédent. Pour éviter que des entreprises aient recours au portage salarial au lieu d'un salariat traditionnel, le législateur interdit aux sociétés de portage de trouver elle-même des clients pour les portés. Dans la même logique, une entreprise ne peut pas porter un travailleur qui réalise des missions pour elle. Donc un réseau de mandataires ne peut pas porter lui-même ses mandataires. Il faut donc une société de portage tierce. C'est celle-ci qui va facturer le réseau de mandataires (qui est le client du mandataire).

Deuxième question : le portage salarial est-il juridiquement compatible avec la loi Hoguet ?

Les lecteurs qui ne s'intéressent pas à l'immobilier - s'il y en a - peuvent sauter cette partie...

Cette société de portage « tierce » facture au réseau des prestations qui ont à voir avec des transactions immobilières, donc la société de portage doit avoir une carte d'agent immobilier et ces factures sont considérées comme de l'inter-agence (la loi Hoguet dit qu'une personne morale ne peut pas être agent commercial).

D'un point de vue administratif, le porté obtient une attestation préfectorale provenant de la société de portage. Seule une « lettre de mission » (une sorte de contrat commercial) le relie au réseau de mandataire. Pour autant, il n'est pas question que ce soit la société de portage qui gère les mandats (un mandat est un contrat par lequel le client confie à l'agent immobilier, moyennant une commission, la recherche d'un acquéreur pour le bien qu'il veut vendre). D'une part, parce que cela reviendrait à ce que le porté accomplisse une prestation pour l'entreprise de portage. D'autre part, parce que c'est le cœur de métier du réseau et que la vocation de la société de portage n'est pas de prendre des risques concernant les mandats… Donc le réseau continue à gérer l'ensemble des mandats. Le mandataire ne signe plus les mandats : il les envoie au réseau, qui les signe lui-même...

Le plus ennuyeux n'est pas le problème pratique (davantage de logistique, et certains problèmes techniques : par exemple, le vendeur du bien immobilier reçoit le mandat signé quelques jours après, donc le délai de rétractation de 14 jours est certainement repoussé d'autant). Mais c'est surtout la faiblesse juridique : avec ce système, le porté se retrouve à réaliser du travail qui n'est pas payé. Cette possibilité est prévue dans la loi sur le portage salarial : le porté passe du temps à rechercher des missions, et il n'est officiellement pas payé pendant ce temps (on alloue d'ailleurs 5% de son chiffre d'affaires à la recherche de mission). Mais dans le cas d'un mandataire porté, il est difficile de parler de recherche de missions : le client est déjà trouvé (le réseau), la mission est déjà formulée. Faire signer des mandats et assurer des visites, cela est difficilement assimilable à de la recherche de mission… Et l'on ne peut pas dire : « les vrais clients du mandataire sont les acheteurs et les vendeurs de biens immobilier », car si c'était le cas, le mandataire aurait besoin de détenir lui-même une carte d'agent immobilier pour exercer !

Autrement dit, et pour résumer : un mandataire indépendant qui travaille et ne fait pas de chiffre d'affaire, cela est prévu dans la loi (il avance des charges et paye des charges fixes, sauf s'il est en auto-entrepreneur, qui est aussi un cas prévu), bref tout est en règle ; A l'inverse, un porté salarial qui travaille sur autre chose que de la recherche de mission, mais qui n'est pas payé, cela n'est pas prévu dans la loi, il y a donc entorse à la loi !

Une variante est parfois adoptée : le réseau fournit lui aussi une attestation préfectorale au négociateur (ce qui lui en fait deux, avec celle fournie par la société de portage – cela est compatible avec la loi Hoguet). Mais je pense que cela ne résout pas vraiment le problème : le négociateur n'est pas considéré comme un agent commercial vis-à-vis du réseau (tout simplement parce que s'il l'était, il devrait créer et gérer sa propre structure, et c'est précisément ce qu'il ne veut pas faire). On pourrait envisager qu'il devienne auto-entrepreneur pour être considéré comme un agent commercial vis-à-vis du réseau, en sachant à l'avance qu'il fera 0€ de chiffre d'affaires (puisque toutes les commissions passeraient par la société de portage puis lui reviendrait sous forme de salaires), mais cette position est évidemment bancale et insatisfaisante (de plus, un auto-entrepreneur ne peut pas rester plus de 24 mois sans chiffre d'affaires)…

Je comprends donc que les réseaux de mandataires les plus importants ne proposent pas à leurs mandataires le portage salarial. Si mon analyse de la situation est bonne, le risque juridique est élevé. J'ai interrogé des responsables de sociétés de portage et de réseaux qui utilisent le portage salarial. Ils sont prêts à prendre ce risque, car les avantages du portage salarial sont convaincants : pas de gestion administrative pour le porté, et une meilleure protection sociale (maladie, retraite, chômage, etc.). Ils font valoir qu'ils contribuent à la réduction du chômage, car certaines personnes veulent absolument garder un statut de salarié. Ils se demandent si ce ne sont pas des raisons idéologiques qui font que les gens ne veulent pas entendre parler du portage salarial. Cette interrogation est fondée : par exemple, je me suis surpris moi-même à avoir un a priori négatif la première fois qu'on m'en a parlé : « Ne serait-ce pas le signe que les français sont fâchés avec l'entrepreneuriat, et accordent trop de valeur au salariat ? », « N'est-ce pas une porte ouverte à des arnaques au Pôle Emploi ? », etc. Personnellement, après mes réflexions, je n'ai plus ces a priori négatifs, et j'aurais bien aimé conclure que le seul frein au portage dans l'immobilier sont de tels a priori négatifs. Malheureusement, il me semble bien que le plus gros frein soit l'aspect juridique...

Troisième question : les lois vont-elles changer dans le bon sens ?

De nouvelles lois doivent être promulguées avant le 01/01/2015. Dans quel état d'esprit est le législateur ? Y a-t-il de bonnes chances pour que ces nouvelles lois autorisent le portage salarial pour les négociateurs immobilier ?

Je suis assez pessimiste, notamment suite à la lecture de « l'accord du 24 juin 2010 relatif au portage salarial »1, publié dans le Journal Officiel :

Préambule : « La durée du contrat de portage ne devra pas excéder 3 ans. »

Article 1.3 : « L’entreprise cliente ne peut recourir au portage salarial que :
– pour des tâches occasionnelles ne relevant pas de son activité normale et permanente ;
– pour une tâche ponctuelle nécessitant une expertise dont elle ne dispose pas en interne. »

Article 8  : « Il ne peut être opposé au salarié porté une obligation de résultat, mais uniquement de moyens. »

On voit bien que le législateur essaye d'éviter que des entreprises ne transforment leurs salariés en portés ! Or, il n'y a pas de raison que son état d'esprit ait changé depuis 2010. Supposons que le législateur autorise le portage salarial pour tous les commerciaux (dans tous les domaines) : vu la flexibilité du portage, on peut penser que beaucoup de postes de commerciaux en salariat classique seraient convertis en portage… Et un porté a une situation plus précaire qu'un salarié classique !

Conclusion : imaginons un nouveau statut, davantage en phase avec notre société actuelle !

Cette préoccupation n'est pas spécifique au portage salarial. Par exemple, le statut d'auto-entrepreneur suscite les mêmes craintes (certaines entreprises demandent à des personnes de s'inscrire en auto-entrepreneur pour réaliser un travail qui aurait pu être réalisé par des salariés).

Voilà la solution que j'ai imaginée. On pourrait créer le statut d'agent commercial « salarié autonome », autrement dit, un salarié sans lien de subordination (ce qui pour le moment n'existe pas). Ce statut serait réservé aux agents commerciaux complètement autonomes dans leur quotidien. Les entreprises ne pourraient passer leurs salariés classiques sous le statut « salariés autonomes » que sous des conditions très limitantes (pour les 2 premiers points, je m'inspire de la définition de l'absence de "lien de subordination" rédigée dans un arrêt de la cour de cassation datant de 2006 2) :

  • Le travailleur fixe lui-même les conditions d’exécution du travail (il n'a pas d'horaire de travail, il ne travaille pas dans les locaux de l'employeur, il n'est pas soumis aux règles de discipline de l'employeur, il ne reçoit pas d'instruction quotidienne de la part de l'employeur, etc.)
  • L'exécution du travail n'est pas contrôlé par l'employeur, et ne peut pas aboutir à des sanctions
  • Le travailleur n'accomplit que des missions commerciales et il est exclusivement payé en fonction du chiffre d'affaires qu'il génère
  • Le travailleur doit pouvoir changer d'employeur sans aucune entrave

L'organisation pratique se ferait un peu comme dans le portage salarial (à ceci près qu'il n'y aurait plus besoin de société de portage tierce) :

  • Pas de minimum de salaire
  • Le travailleur est payé à la commission sur le chiffre d'affaires généré
  • Le travailleur décide lui-même de ses frais professionnels et il peut les passer en charge (via l'employeur)
  • Si le travailleur a plusieurs clients, il passe alors par le portage salarial tel qu'on le connaît aujourd'hui
  • Pour éviter les abus, on peut imaginer d'une part qu'un « salarié autonome » doive changer de statut s'il est resté plus que 24 mois avec une paye à 0€, et d'autre part qu'un « salarié autonome » qui devient chômeur et décide de toucher les indemnités chômage ne pourrait pas redevenir « salarié autonome » avant 5 ans (l'idée : lorsqu'il quitte un emploi « salarié autonome », le travailleur peut trouver assez facilement un autre emploi « salarié autonome », donc s'il décide de toucher les indemnités chômage, on peut considérer qu'il ne veut plus travailler comme « salarié autonome »)

Les avantages seraient très importants :

  • la fin des zones grises : Internet a rendu possible le travail d'agent commercial complètement autonome qui ne travaille que pour une seule entreprise, mais actuellement aucun statut n'est vraiment adapté à cette situation (ni le salariat traditionnel car le SMIC est considéré comme une avance sur commission, ni l'indépendance car l'agent est en fait dépendant économiquement de son seul client, ni le portage salarial pour les raisons qu'on a vues, etc.)
  • des cotisations sociales justes et une protection sociale solide pour tous (contrairement à ce qui se passe avec l'auto-entrepreneuriat où les cotisations sont faibles, ce qui est d'ailleurs une incitation de plus à dévoyer ce statut – La cour des comptes vient tout juste d'épingler ce phénomène dans son rapport du 17 septembre 2014 3)
  • un meilleur attrait pour le métier d'agent commercial, et donc, on peut l'espérer, une diminution du chômage

L'inconvénient, nous l'avons vu, c'est le risque de précariser les salariés classiques (si les entreprises "transforment" des salariés classiques en "salariés autonomes"). Vue la situation actuelle, il suffirait que les conditions d'accès à ce statut soient suffisamment restrictives et bien pensées, pour que le nombre de salariés classiques ne diminue pas. En effet, combien d'agents commerciaux « complètement autonomes dans leur quotidien » ont un contrat de salariat classique aujourd'hui ? Pas sur qu'ils soient encore très nombreux…

Avez-vous d'autres propositions ? N'hésitez pas à commenter ! C'est le bon moment pour discuter avec le législateur, pour lui proposer des solutions, et pour l'inciter à combler les vides juridiques !

Si vous voyez des erreurs dans cet article, je m'en excuse par avance et je vous remercie de les signaler en commentaire...

 

1 : http://www.journal-officiel.gouv.fr/publications/b...3_0014.pdf
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2 : http://www.courdecassation.fr/jurisprudence_pub...82/titres_sommaires_arrets_10720.html n°56
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3 : https://www.ccomptes.fr/cont...1/file/rapport_securite_sociale_lutte_fraudes_cotisations.pdf page 133 (page 11 du pdf)
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Commentaires

Jalil CHTOUKI - jeudi 2 octobre 2014 à 20:29 :

Bel article !
La proposition amènerait un réel plus aux négociateurs, qui n'auraient plus à gérer leur entreprise d'une part, et sauraient exactement, et en permanence, où ils en sont financièrement. Sans compter : la possibilité d'arrêter quand ils veulent ( sans rien devoir à personne ), avoir affaire à l'URSSAF, et non plus au célèbre RSI.
Le gouvernement travaillant actuellement sur le portage salarial, les réseaux devraient saisir l'occasion ( il faut battre le fer quand il est chaud ! ).

Anonyme - vendredi 3 octobre 2014 à 10:28 :

Pour les spécialistes des signatures de fin d'année qui de font payer en début d'exercice suivant :
Le portage salarial permet de "lisser" ses revenus sur plusieurs mois (donc, "à cheval" sur 2 exercices). Cela permet d'atténuer le "yoyo" de la fiscalité du foyer d'une année sur l'autre.

Pas d'inquiétude sur la solidité de la société de portage : les sommes dûes sont garanties par le FNGS !!!

Guilain Omont - mardi 7 octobre 2014 à 15:20 :

Jean-Claude Miribel, sur le forum de CIMM Immobilier, écrit qu'il se souvient d'un statut spécial VRP salariés de l'immobilier avec un minimum de salaire à 800€. Il aurait été supprimé il y a 5 ans, et aurait duré 2 ou 3 ans.

Lien : http://blog.cimm-immobilier.fr/professions-immobilieres/le-portage-salarial-est-il-legal-en-immobilier-3382.html/comment-page-1#comment-208155

Quelqu'un peut en dire davantage ?

Philippe Buyens - mercredi 5 novembre 2014 à 14:49 :

Bonjour, bravo pour votre travail très complet. Il est important de préciser également que le portage, en France, a été créé pour apporter une compétence spécifique que l'entreprise n'a pas. En l'espèce, comment justifier que la tête de réseau n'a pas la compétence alors qu'elle détient la carte professionnelle. Comme vous l'indiquez, à ce jour ce statut n'est pas adapté à la situation des réseaux de mandataires (ni même aux agents immobiliers), les risques sont importants, une réforme s'impose. Bien cordialement, P. Buyens

Giancarlo Stammegna - samedi 15 novembre 2014 à 19:11 :

Bonjour,

Je trouve votre proposition,
très bien adapte aux conseillers immo.

ce serais bien si celle ci était adopte
par nos législateurs.

peut être que le SIREMI, peut agir en ce sens.

Je l’espère,

cordialement,

G. Stammegna

pelletier - mardi 18 août 2015 à 14:58 :

Depuis le décret du 2 avril 2015,le portage salarial est interdit pour les commerciaux indépendants immobilier

Guilain Omont - mardi 18 août 2015 à 15:15 :

Merci Lionel. J'ai essayé de trouver le passage en question dans le décret, mais je n'ai pas réussi : décret du 2 avril 2015

Tu sais où c'est ?

pelletier - mardi 17 mai 2016 à 14:59 :

pour les futurs mandataires,le portage salarial n'est plus accepté par les CCI.
Vous pouvez si vous le souhaitez prendre contact avec la CCI de Toulouse quatrième ville de France.
IL est très important de faire passer ce message avant que des candidats se retrouvent coincé
Cordialement

CATHERINE LE BOZEC - mardi 7 juin 2016 à 18:19 :

merci pelletier d'envoyer un lien sur le portage salarié plus accepté par la CCI de toulouse. une directive existerait sur cette thématique mis je n'arrive pas a la trouver / si quelqu'un une info merci de me la communiquer

cordialement

Guilain Omont - mercredi 8 juin 2016 à 19:33 :

Bonjour Catherine, j'ai appelé la CCI de Toulouse. La personne en charge des dossiers m'a dit qu'elle ne pouvait pas savoir si les gens ont un contrat de portage salarial ou non. Ils cochent soit "agent co" soit "salarié" et elle, c'est tout ce qu'elle voit ! Elle ne peut donc pas les bloquer... Il s'agissait donc d'un malentendu... À bientôt !

pelletier - mardi 14 juin 2016 à 14:37 :

En aucun cas,il s'agit d'un malentendu
je connais parfaitement la CCI de toulouse DEPUIS 40 ANS et celle ci refuse le portage salarial.
CERTAIN TRCHENT mais on va s'occuper de cela,afin de ne pas raconter des c;;;
Ce message est envoyé aux CCI de france
Je conseille à mr OMONT de se mouiller avec son dernier message
Il est plus que nécessaire que ce message ne soit pas annulé pour le bien de tout les nouveaux agents
Vous comprendrez que si cela été légal tout les réseaux le feraient.
Vous pouvez constater que les réseaux importants ne le font pas.
Pour les reseaux,il y a un risque de rattachement de l'agent à l'urssaf.
A bientôt les futurs procès et les reseaux plantés à cause du portage salarial.

Guilain Omont - mardi 14 juin 2016 à 15:44 :

Bonjour M. Pelletier,

Oui, je me "mouille" déjà dans l'article. J'y exprime clairement mon opinion : le portage salarial n'est du tout fait pour l'activité de mandataire immobilier. Je suis tout à fait d'accord avec vous, il y a de gros risques de requalification en CDI (au passage, le risque est pour la tête de réseau, et pas du tout pour le mandataire)...

Mais la dame de la CCI de Toulouse m'a qu'elle ne pouvait pas bloquer le portage salarial, puisqu'elle ne voit pas le contrat de l'agent, et que dans le dossier qu'elle voit, elle sait seulement si l'agent est "agent co" ou "salarié"...

à bientôt

pelletier - mardi 14 juin 2016 à 16:13 :

Bonjour Monsieur OMONT

Votre message est maintenant parfaitement formulé et je suis ok sur celui ci.
pour le mandataire;le risque est de se voir annulé son attestation pour exercer
cordialement

Jean Claude Miribel - dimanche 6 novembre 2016 à 14:21 :

Le portage salarial en immobilier ne peut pas fonctionner. Tout d'abord les sociétés de portage ne peuvent pas avoir la carte professionnelle d'agent immobilier puisque depuis 2005 elles ne peuvent avoir d'autre objet que le portage. Ensuite le portage toujours depuis 2005 ne peut être mis en place que pour des missions ponctuelles ou pour lesquelles la société cliente n'a pas d'expertise. De plus un contrat de portage sans horaires fixes est assimilé par le Code du travail à un temps plein. Il y a déjà des condamnations. Voir : http://blog.cimm-immobilier.fr/professions-immobilieres/le-portage-salarial-est-il-legal-en-immobilier-3382.html

pelletier - mardi 24 janvier 2017 à 11:16 :

Attention,au 1 avril 2017 des nouvelles obligations sur la charge des honoraires d'agence a indiquer sur les sites
Cordialement

COGIPIAU.NAM - vendredi 6 octobre 2017 à 18:49 :

Bonjour,

J'ai lu l'article ainsi que les commentaires et je trouve tout cela assez édifiant.
J'arrive un peu comme un cheveu sur la soupe dans la mesure où le dernier commentaire remonte à un an.
Tant pis, je la ramène quand même.

Tout d'abord, je m'interroge sur cette volonté qu'ont les agents commerciaux en immobilier à vouloir passer en portage salarial...
Croient-ils qu'ils seront mieux rémunérés ? Bien sûr que non, c'est tout le contraire.
l'agent commercial qui ne vend pas ne gagne rien et ne gagnerait pas plus s'il avait la possibilité d'être en portage salarial, ce qui n'est le cas.

Quant à l'agent commercial qui vend régulièrement et gagne correctement sa vie avec son métier de négociateur immobilier, il n'a aucun intérêt à se faire sucrer environ 500 € par commission pour qu'elle soit transformée en salaire, d'autant que les cotions sociales des salariés sont supérieures à celles d'un indépendant.

Certains répondront qu'avec un bulletin de salaire c'est plus facile de négocier un prêt par exemple.

Peut-être mais c'est loin d'être sûr car ce qui compte, c'est la régularité du revenu, pas la façon dont il est versé.
Oui mais, me rétorquera-t-on, si je vends régulièrement,j'ouvre droit aux allocations de chômage en cas de pépin ce qui n'est pas le cas si je ne suis pas en portage salarial. Ça rassure les banques pour l'obtention d'un prêt, que celui-ci puisse être pris en charge par l'assurance chômage.

Mauvaise réponse !

Si le réseau ou l'agence dont je suis mandataire se retrouve en liquidation judiciaire et que je suis un agent qui ne vend pas beaucoup, on sait déjà qu'en amont le prêt m'aura été refusé faute de revenus suffisants.

Si par contre je suis un négociateur performant et que mon mandant se retrouve en liquidation judiciaire, pour moi ça ne change absolument rien.
Comme je suis un bon agent, j'ai des bons mandats, j'ai des mandats exclusifs et j'ai la confiance des vendeurs.
Il me suffit donc de trouver un autre réseau puis d'aller voir mes vendeurs un par un pour leur dire que j'ai changé de boîte, faire annuler le 1er mandat et en refaire un au nom du nouveau réseau.

Et croyez moi, si vous êtes un bon négociateur et que vous arrivez avec un stock de bons mandats, je doute que les réseaux ne vous accueillent pas avec le sourire.

En conclusion

Portage salarial et assimilé = très mauvaise idée.


Conseil n°1 :
Vous êtes débutant en immobilier ?
Soyez agent commercial uniquement et optez pour le régime auto-entrepreneur ; mettez-vous en EIRL pour séparer votre patrimoine.
Ainsi, vous ne paierez des cotisations sociales que quand vous vendrez.


Conseil n°2 :
Vous êtes débutant et ne vendez pas ?
Quand on débute, il est normal que ce soit dur mais posez-vous la question : Suis-je bien formé ? Suis-je bien accompagné ? Suis-je bien régulièrement évalué pour que je puisse corriger mes erreurs ?

Un réseau dont le manager, animateur, référent, que sais-je encore, n'est pas présent pour vous suivre et vous accompagner, est un mauvais réseau.
Par exemple, un animateur doit être capable de vous accompagner chez un client si vous avez des difficultés.

Un réseau qui ne vous forme que sur la façon de remplir un mandat et sur les méthodes de communication (SONCAS, AIDA et autres...)sans vous former sur le droit de propriété, droit des biens et droit des contrats, est un mauvais réseau.

etc...


Conseil n°3 :
Vous voulez augmenter vos revenus ?
Faites le tour de toutes les agences bancaires de votre secteur et signez un partenariat entre vous et l'agence.
En général, la commission varie entre 0.5 et 1.7 % du prêt consenti.
Ensuite, à chaque fois que vous allez faire une vente, remplissez votre formulaire de recommandation et adressez le à toutes vos agences partenaires.
Il y a beaucoup de chance pour que vos acheteurs passent par une de ces banques et ainsi vous toucherez votre commission sur le prêt.

En général, ça paye les charges sociales annuelles et ça offre le 13ème mois.

Pour finir, n'oubliez pas qu'un agent commercial a des droits qui sont d'ordre public.


Bye

Gilles

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