La proportion de femmes parmi les mandataires continue de croître à un rythme soutenu

vendredi 19 janvier 2018 à 18:20
Par Guilain Omont

Résumé : Les calculs réalisés à partir des prénoms des mandataires indiquent que la profession se féminise rapidement : la proportion de femmes passe de 38,2% à 44,3% en l'espace de 4 ans. Quelles sont les raisons d'une évolution aussi rapide ?

La profession continue à se féminiser : aujourd’hui, 44,3% des mandataires sont des femmes. Elles étaient 42,8% il y a un an. L’évolution est continue depuis notre premier calcul en 2014 : 38,2%. Le phénomène a même tendance à s'accélérer ces 2 dernières années.

Comment expliquer une telle progression ? Mon hypothèse principale, c’est que le métier de mandataire exige certaines compétences humaines qui sont particulièrement encouragées dans l’éducation des filles : l’écoute, l’empathie émotionnelle, l’attention portée à autrui, la patience, etc.

Dans mon article d’il y a 2 ans, je faisais aussi remarquer qu’en moyenne, les femmes sont surement plus intéressées que les hommes par sortir du salariat à temps-plein. Comme elles s’occupent davantage des enfants et des tâches ménagères, la flexibilité des horaires de travail est d’autant plus appréciée.

J’ajoute ici que le métier de mandataire immobilier permet d’éviter l’effet “plafond de verre” : il n’y a pas de relation hiérarchique, donc pas de sphère de pouvoir réservée à une certaine catégorie de gens (des hommes par exemple)... Et pourtant, il y a la possibilité d’une forte rémunération... Ceci dit, les réseaux de mandataires immobilier dirigés par des femmes se comptent sur le doigt d’une main. De ce côté-là, l’écosystème des réseaux de mandataires ne se distingue pas du reste de la société...

En tout cas, nos chiffres montrent que la féminisation de la profession est une tendance lourde. Cela se confirme de toute façon en regardant ce qui se passe dans d’autres pays. Au États-Unis, notamment, “les femmes dominent le marché de la transaction immobilière résidentielle” (source : Realtor).

Voyez-vous "à l’œil nu" cette évolution sur le terrain ?

 

 

Note méthodologique : les calculs ont été fait en analysant les prénoms des 17017 mandataires présents dans la base de données de meilleureseaux.com au début 2018. Ce nombre augmente de 30% par an depuis 4 ans : en 2014, l’étude a été faite sur une base de 5500 mandataires. Pour l’anecdote, le système utilisé ici permet aussi de s’apercevoir des tendances dans les prénoms. Par exemple, pour les hommes, le prénom Nicolas n’était pas dans le top10 en 2014, en 2015, ni en 2016. En 2017, il était 9ème, et en 2018, il passe 4ème. Le même phénomène se constate dans une moindre mesure avec le prénom Sophie, par exemple. C’est cohérent avec la tranche d'âge des mandataires…

Commentaires

Chantal Beligat - mardi 23 janvier 2018 à 17:44 :

j 'ajouterais à votre commentaire, ce qui est mon cas, les femmes qui cumulent par nécessité financière emploi et retraite. je pense que cette fraction va augmenter dans les prochaines années en raison des années de chômage et de la faiblesse des retraites féminines

Véronique - mardi 23 janvier 2018 à 19:36 :

Je rejoins tout à fait vos conclusions. Beaucoup de femmes intègrent ce métier avec l'idée de pouvoir travailler à mi-temps ou à minima de pouvoir s'aménager leurs horaires, d'autres en ayant conscience qu'elles ne seront limitées que par leurs propres envies et à rémunération égale avec leurs collègues masculins. Sur mon secteur j'ai en effet plus de 50% de femmes.Il y a aussi probablement un autre phénomène: certaines femmes interrompent leur carrière professionnelle pour s'occuper des enfants durant quelques années, reprendre dans la même filière n'est pas toujours facile, surtout avec une étiquette de sortie de congé parental qui vous suit. Etre indépendante permet de gommer tous ces problèmes.

Eliott - vendredi 26 janvier 2018 à 11:02 :

Ce n'est pas un problème de compétence, mais un problème de sociologie.

Qui sont les plus touchés par la précarité entre les hommes et les femmes? Les femmes.

Malheureusement il suffit de regarder les métiers à faible valeur ajoutée ou qui demandent aucun diplôme, nous retrouvons le même type de profil.

Je connais quelques amies qui ont faits le choix de favoriser leur vie de famille. Aujourd'hui les enfants sont partis, le mari aussi et elles n'ont pas le choix de faire ce type de petits boulots (immobilier, vente en magasin...) pour vivre.

Guilain Omont - vendredi 2 février 2018 à 15:14 :

@Eliott: Oui, mais dans ce cas, il faudrait expliquer pourquoi les femmes étaient moins nombreuses dans la profession que maintenant ! Étaient-elles moins touchées par la précarité à l'époque ?

L'hypothèse de @Chantal concernant les retraites pourrait aller dans votre sens : les retraites sont de plus en plus réduites pour les femmes (qui - je l'ajoute - sont de plus en plus souvent séparées)...

D'autre part, contrairement à vous, je pense que les gens qui considère le métier de mandataire comme un petit boulot ne réussissent pas vraiment à gagner de l'argent !

estelle goubet - vendredi 29 juin 2018 à 19:02 :

en effet les femmes son très exposè a la prècaritè si je me dirige vers le metier de mandataire en sachant que ce n est pas facile

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